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CPI: L’ancien chef d’état-major ivoirien livre son témoignage sur la crise post-électorale

-Le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo s’est ouvert lundi à La Haye

Lassaad Ben Ahmed  | 26.09.2017 - Mıse À Jour : 26.09.2017
CPI: L’ancien chef d’état-major ivoirien livre son témoignage sur la crise post-électorale

Abidjan

AA/Abidjan/Fulbert Yao

Le général Philippe Mangou, ex-chef d'état-major de l'armée ivoirienne au moment de la crise postélectorale 2010-2011, a témoigné, devant la Cour pénale internationale (CPI) dans le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

Philippe Mangou (65 ans) comparait comme témoin à charge contre son ancien patron qui se poursuit jusqu'à jusqu'à jeudi.

Au cours de la première journée de son témoignage, qui s'est déroulé lundi, Philippe Mangou est revenu sur le «blocus» imposé aux personnes installées à l’Hôtel du Golf qui était le QG du candidat Alassane Ouattara. Pour lui, l’hôtel n’était pas soumis à un blocus et la mesure consistait à contrôler le mouvement des soldats à la solde du président Ouattara qui s’étaient repliés dans cet établissement.

«Le Président de la République a donné des instructions de faire en sorte que les militaires qui étaient là ne sortent pas. Dans notre esprit, ça n’a jamais été un blocus. Le poste sur pieds était un poste de contrôle pour éviter que les militaires sortent et aillent commettre des actes, pour ensuite les attribuer aux forces de défense et de sécurité», a-t-il déclaré.

L’actuel ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon, a également exposé le fonctionnement de l’armée. Il est revenu également sur la situation dans la commune d’Abobo pendant la crise post-électorale. Phillipe Mangou a fait savoir que cette commune, «n’a jamais été déclarée zone de guerre» contrairement à ce qu’il avait souhaité pour contrer l’action du «Commando invisible» qui y sévissait.

«C’est moi qui suis allé voir le ministre de la Défense pour lui proposer qu’on déclare Abobo zone de guerre, afin de pouvoir accomplir notre mission. Il s’agissait de sécuriser nos quartiers-arrières de nos positions et donner 48 à 72h aux populations pour quitter et venir dans la zone sécurisée dans le but de connaître la partie qui tire sur nous (…) La réponse du Président de la République était non. Il a rappelé que dans ses discours, il disait souvent qu’il y avait plus de guerre en Côte d’Ivoire et dire qu’Abobo était une zone de guerre, ça prêtait à confusion», a expliqué le général.

Chef d’état-major de 2004-2011 et fidèle au Président Laurent Gbagbo, Philippe Mangou avait prêté allégeance, à l’actuel président Ouattara, au lendemain de la chute de M. Gbagbo le 11 avril 2011.

La crise post-électorale, déclenchée par le refus de l’ex-président, Laurent Gbagbo, de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, a fait plus de 3.000 morts en cinq mois, selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Depuis fin 2011, Gbagbo est écroué à La Haye, où il est jugé par la Cour pénale internationale pour «crimes contre l’humanité» durant la crise.

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