Afrique

Burundi: Libération d’un Rwandais travaillant pour une ONG irlandaise des droits de l’homme (Police)

-Aloys Habimana avait été arrêté samedi dernier à Gatumba (ouest du Burundi) « pour mouvement suspect ».

Esma Ben Said  | 20.02.2018 - Mıse À Jour : 20.02.2018
Burundi: Libération d’un Rwandais travaillant pour une ONG irlandaise des droits de l’homme (Police)

Burundi

AA/Bujumbura/Jean Bosco

La Police burundaise a annoncé, mardi, la libération d’Aloys Habimana, un citoyen rwandais travaillant pour le compte de l’ONG irlandaise des droits de l’homme Front Line Defenders, qui avait été arrêté samedi dernier dans l’Ouest de Bujumbura « pour mouvement suspect ».

«Monsieur Aloys Habimana de nationalité rwandaise et travaillant pour le compte de Front Line Defenders a été libéré ; il avait été arrêté samedi dernier dans la localité de Gatumba (ouest de Bujumbura) en compagnie de Madame Gloria Rweze, une burundaise », a déclaré à Anadolu Pierre Nkurikiye, porte-parole du Ministère burundais de la sécurité publique.

«Tous les deux ont été relaxés après un bref interrogatoire sur leurs mouvements suspects au Burundi», a ajouté Pierre Nkurikiye.

Dimanche, Front Line Defenders avait déclaré que son employé Aloys Habimana (citoyen rwandais) a été arrêté le 17 février, avec son compagnon de route, dans la localité de Gatumba (20 km de Bujumbura vers l’ouest) à proximité de la frontière entre le Burundi et la République démocratique du Congo au moment où il allait quitter le Burundi.

Front Line Defenders avait demandé à Bujumbura de «veiller à ce que le traitement d'Aloys Habimana et de son compagnon de voyage en détention soit conforme aux conditions énoncées dans l'Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement, adoptée par la résolution 43 de l'Assemblée générale», précise le document.

Kigali n’a réagi ni au moment de son arrestation ni à sa libération.

Au Burundi Front Line Defenders appuie les activistes des droits de l’homme dont la situation laisse à désirer depuis le début de la crise politico-sécuritaire en 2015. Certains ont fui le pays, d’autres travaillent dans la clandestinité.

Fondée à Dublin en 2001, Front Line Defenders a pour objectif de protéger les défenseurs des droits humains en danger. Elle dispose aussi d’un bureau européen à Bruxelles, ainsi que du personnel basé localement dans les régions Amériques, Asie, Afrique et au Moyen-Orient.

Les relations entre Bujumbura et Kigali sont particulièrement tendues. Le Burundi accuse le Rwanda d’héberger et d’entrainer militairement ses opposants en vue de sa déstabilisation. Kigali s’en défend, de son côté, et accuse Bujumbura d’être de mèche avec les miliciens Interahamwe accusés d’avoir perpétré le génocide au Rwanda en 1994.

Depuis plus de deux ans, le Burundi a plongé dans une grave crise politique et sécuritaire suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal par l’opposition et
une partie de la société civile.

Les violences ont déjà fait plus d’un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à l’exil selon l’ONU et les ONG.

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