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RDC : Des ONG dénoncent le rétablissement de concessions forestières illégales par Kinshasa

Nadia Chahed  | 20.02.2018 - Mıse À Jour : 20.02.2018
RDC : Des ONG dénoncent le rétablissement de concessions forestières illégales par Kinshasa

Congo, The Democratic Republic of the


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Cinq organisations internationales de défense de l’environnement ont dénoncé, mardi, la ré-attribution, début février, de 650 mille hectares de concessions forestières illégales par le gouvernement de la RD Congo (RDC) en violation d’un moratoire sur la conservation des forêts.

L’attribution de ces milliers d’hectares avait été annulée en août 2016 par le gouvernement à la suite d'une pression internationale.

"Nous déplorons que le ministère de l’Environnement ait ré-alloué illégalement ces concessions, malgré leur précédente annulation et en violation du moratoire de 2002" , a déclaré la responsable des campagnes Forêts de Greenpeace en Afrique, Irène Wabiwa Betoko dans un communiqué conjoint signé notamment par Global Witness et Rainforest Foundation Norway.

Attribué aux compagnies d’exploitation forestière chinoises FODECO et SOMIFOR, cet espace représente trois concessions parmi lesquelles deux empiètent sur les 145 000 km2 de tourbières récemment découvertes et contenant près de30 milliards de tonnes de carbone, selon ces ONG.

L’expansion de l’exploitation forestière dans ces zones pourrait être l’une des plus grandes menaces pour la préservation des tourbières, estime Greenpeace, appelant Kinshasa à "révoquer de nouveau ces concessions et, à "sanctionner les personnes responsables de cette situation".

Joint par Anadolu, le ministre congolais de l’Environnement, Amy Ambatobe, signataire de l’attribution de ces concessions, a refusé de réagir à la sortie de ce communiqué.

L’an dernier, la RDC avait bénéficié de 41,2 millions de dollars de la part de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI, en anglais), pour la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts.

"Nous appelons CAFI à suspendre immédiatement ses financements futurs tant que le gouvernement de la RDC n’aura pas annulé ces attributions de concessions, garanti le respect du moratoire et pris des sanctions contre les responsables de ces attributions illégales", a suggéré Jo Blackman, responsable à Global Witness.

Dans le même communiqué, le directeur de Rainforest Foundation Norway, Lars Løvold, a jugé "surprenant" que "le plus haut responsable du gouvernement de la RDC soit apparemment prêt à risquer l’annulation d’un accord total de 200 millions de dollars entre CAFI et la RDC en menant des actions illégales de courte vue".

Regorgeant le deuxième massif forestier tropical du Monde après l'Amazonie, avec une riche biodiversité, la RDC fait face à une déforestation essentiellement due à l’exploitation illégale du charbon de bois et de l’agriculture sur brûlis.

L’accélération du rythme de la déforestation dans ce pays, depuis quelques années, inquiètent plusieurs ONG, alors que Kinshasa mise sur l’afflux des recettes dans ses caisses par, notamment, l’exploitation de ses ressources naturelles.

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