AA - Ankara - Ayvaz Colakoglu

Le ministre turc en charge des Affaires de l'Union Européenne (UE), Omer Celik a déclaré au sujet du référendum sur l'indépendance tenu hier lundi dans le District Kurde du Nord de l'Irak, "La décision d'organiser le référendum est déjà une catastrophe. Y inclure Kirkouk, c'est proposer, de la bouche de Massoud Barzani, de transformer l'Irak en un nouveau bain de sang".

Celik a participé, mardi, à une émission de télévision retransmise sur une chaîne privée turque dans laquelle il a abordé la référendum organisé par le District Kurde du Nord de l'Irak, les sujets importants d'actualités et répondu aux questions.

Le ministre turc a affirmé que le référendum organisé par Barzani n'aurait aucun effet bénéfique pour la stabilité et l'avenir des Kurdes mais qu'au contraire il s'agit d'un grand coup porté à la volonté de vivre ensemble des différentes composantes de la société irakienne.

Pour Celik, l'initiative de Barzani met de l'huile sur le feu dans un pays qui fait déjà face à d'importantes difficultés et n'aura aucun effet positif sur les Turkmènes et les Arabes.

"Dans le passé aussi, certains leaders kurdes, avec le soutien d'autres éléments, ont tenté la même initiative, mais cela s'est toujours soldé par de la déception" a t-il rappelé.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusolgu avait, lors d'une précédente intervention, indiqué que tous les programmes de formations dispensées par la Turquie et destinés aux Peshmergas seront arrêtés.

Interrogé sur le sujet Celik a déclaré, "Désormais, toutes les armes destinées aux Peshmergas, seront pointées vers les Turkmènes, les Arabes, et les autres composantes de l’Irak.

Par ailleurs, l'homme politique turc a affirmé que le référendum n'a pas été organisé d'une manière saine du point de vue de la forme et du fond.

"La décision d'organiser le référendum est déjà une catastrophe. Y inclure Kirkouk, c'est proposer, de la bouche de Massoud Barzani, de transformer l'Irak en un nouveau bain de sang" a t-il lancé

Celik a également mis en garde, de manière très ferme, l'Union Européenne, indiquant que le processus d'adhésion n'est pas un jeux d'enfants, faisant ainsi référence aux déclarations tous azimuts des autorités européennes.

"Dire de façon irresponsable à une grande puissance stratégique comme la Turquie, un grand Etat, nous gèlerons les négociations avec l'UE, nous les suspendrons, ce n'est pas un jeux d'enfants. Une attitude qui tend à suspendre ou à geler les négociations, je le dis là pour la première fois, nous prendrons cela comme une volonté de couper les négociations"a t-il conclu.